Le cabinet de protection des actionnaires, Proxinvest, a critiqué plusieurs décisions prises par le groupe Bolloré au niveau de Vivendi. C’est notamment le cas pour la gouvernance et pour la prise de contrôle, rampante.
En effet, selon Proxinvest, depuis l'arrivée du Groupe Bolloré au capital, les mouvements intervenus ont mené à une incohérence de la gouvernance qui ne respecte pas la logique de séparation des pouvoirs. Ainsi, Yannick Bolloré, PDG d’Havas, préside le conseil de surveillance qui doit donc surveiller le Directoire de Vivendi auquel il doit lui-même rendre des comptes.
Aussi, la prise de contrôle du groupe Bolloré sur Vivendi risque d'être renforcée si la société met en oeuvre une offre publique de rachat, autorisée par l'AG, portant sur 25% du capital. Liée à la cession d’une partie du capital d’UMG, cette offre permettrait au Groupe Bolloré qui détient actuellement 28,51% des droits de vote de renforcer significativement son contrôle sur Vivendi sans lancement d'une offre publique par un franchissement passif du seuil de 30% des droits de vote avec la demande à l'AMF d'une dérogation à l'obligation de lancement d'une offre publique obligatoire.
Enfin, Proxinvest, pointe du doigt la modification des statuts de la société afin d’adopter le régime de « Société Européenne ». En effet, cette modification entraînera l’insertion au sein des nouveaux statuts de l’existence d’un droit de vote double contrairement aux statuts actuels. Aussi, l’adoption de la forme de SE pourrait permettre de faciliter le transfert du siège social de la société dans un pays où les droits des actionnaires sont moins bien garantis qu’en France.
Notons que Vivendi a déjà repoussé dans le passé, plusieurs requêtes de Proxinvest qui conseille certains actionnaires. Aussi, Bolloré avait repoussé la demande du fonds activiste américain, P. Schoenfeld Asset Management en 2015, qui souhaitait une distribution massive de dividendes.